Vicente Gil Franco est né le 25 février 1898 à Barcelone, d’une famille de commerçants en fruits. Il reçoit une solide formation artistique à l’École Libre des Beaux-Arts de Valence, puis dès 1910 à celle de Barcelone, notamment en sculpture. Orphelin de père, il quitte l’Espagne pour la France en 1918, et travaille comme saisonnier vendangeur en Roussillon. Il s’installe ensuite à Paris puis dans le Nord, où il devient marbrier. En octobre 1925, il rencontre à Lille un étudiant en médecine, Robert Vrasse, qui va le soutenir dans ses projets artistiques futurs. Grâce à Robert Vrasse, Vicente Gil Franco découvre Boulogne et Équihen (juillet 1926), où il décide de s’installer (octobre 1926). Dix années difficiles s’annoncent, marquées par la barrière de la langue et la difficulté de vendre son art. A cette époque, il se lie d’amitié avec l’autre chantre de la Marine boulonnaise, le peintre Georges Griois (1872-1944). Vers 1928, la faïencerie d’art Fourmaintraux lui commande ses premières maquettes de statuettes.
Dès 1936, la guerre civile espagnole l’oblige à repartir en Espagne pour y soutenir la république. Deux ans plus tard, l’arrivée de la dictature force son retour à Boulogne. Lors d’une exposition de céramiques donnée en 1939, il rencontre sa future femme. Mais en mai 1940, lors d’un bombardement, sa maison et une grande partie de son œuvre sont détruites. Réfugié à Rodez puis à Paris, Gil Franco ne revient à Boulogne qu’en 1947. Il retrouve une ville anéantie, défigurée à jamais. Malgré tout, l’artiste se remet à la tâche et produit des œuvres toujours plus modernes et abouties, huiles, dessins, gouaches et céramiques, montrant un monde maritime boulonnais finissant. Reconnu de tous, sollicité par la ville et l’État, il ouvre en 1957 la « Rose des Vents« , sa boutique tutélaire installée rue Gustave Charpentier, qui présente et vend son travail. Ce bonheur s’avère trop fugace, Vicente Gil Franco meurt le 6 novembre 1959 d’une embolie, au sommet de son art.
Son œuvre, immense, tant par la quantité des sujets créés que par la diversité des supports, marque profondément Boulogne et ses gens de mer. Cette diversité et cette inventivité se retrouvent également dans sa sculpture. Si Gil franco s’oppose au Naturalisme de l’art officiel, à l’instar des terres-cuites d’Eugène Blot qui l’a précédé, il s’inscrit pleinement dans la lignée du mouvement Expressionniste, initié par Auguste Rodin, chantre de la liberté des formes. Les céramiques de Gil Franco, réalisées dans l’atelier Fourmaintraux à Desvres puis à l’abbaye de Wisques, nous le rappellent de la plus belle des manières.
Déjà, dès la fin des années 1920, Gil Franco propose au public, en marge de ses dessins et autres huiles, de petites sculptures boulonnaises. Il participe d’ailleurs à la 36ème Exposition des Artistes Lillois, installée au Palais Rameau, du 20 avril au 13 mai 1929. Huit œuvres y sont présentées dont « Quai de Boulogne » et « Équihen« , accompagnées d’autres huiles et dessins … Mais surtout, trois sculptures sont exposées : « Pêcheurs de Crevettes« , « Matelote » et « Matelot« . Le catalogue ne fournit pas de clichés de ces figurines, mais elles sont probablement déjà issues d’une production amorcée dans la faïencerie de Gabriel Fourmaintraux à Desvres. L’année suivante, Gil Franco participe à la 37ème Exposition des Artistes Lillois. Seule « Procession à Équihen » (peinture) est portée aux cimaises du 10 mai au 2 juin 1930. Il est vrai que l’artiste peine à trouver sa place parmi tous ces exposants, au demeurant bien installés et à l’art souvent déjà entendu. Aux côtés du vieillissant peintre Paul Hallez, président de la manifestation, et actif depuis près de 40 ans, Vicente Gil Franco apparaît alors comme une véritable curiosité artistique, une attraction convenue pour le public lillois. A cette époque, aux côtés de son œuvre peint, ces premières petites statuettes sont mises en vente chez Berthou, bijoutier boulonnais installé rue Faidherbe.
Dans ces mêmes années, le sculpteur se confronte également à la matière brute. Dès 1928, il réalise une série de plats de cuivre repoussé, martelé et ciselé, qui demandent beaucoup d’énergie et de charisme. L’artiste travaille aussi la pierre, support qui rend si vivants, réalistes et authentiques les visages burinés des gens de mer. Il est vrai que le granit se trouve facilement et coûte bien peu cher pour un artiste encore débutant. Lors de l’exposition donnée en hommage à l’artiste, tenue au musée de Boulogne puis au casino, de mai à août 1970, les organisateurs y présentent trois sculptures réalisées sur pierre dans ces années 1930 : « Porteloise« , « Équihennoise« , et « Groupe de Marins« . Production très limitée certes, mais support tellement moderne et pittoresque à la fois, ces sculptures nées de rochers marins s’inscrivent dans un art moderne naissant. L’artiste travaillera également l’azobé, bois très dur utilisé dans la Marine, afin de réaliser d’imposants sujets notamment « La Relève des Filets« , monumental groupe de marins. Mais c’est surtout de la rencontre entre Vicente Gil Franco et les faïenceries Fourmaintraux, que va naître la production céramiste la plus épanouie de l’artiste, multipliant les différents sujets et thèmes.
Très ancienne, la maison Fourmaintraux compte une dizaine de générations de potiers, établis depuis la fin du 17ème siècle. Habitués à travailler la glaise avec une technique assurée, les potiers successifs de la maison Fourmaintraux s’imposent à Desvres en produisant des objets décoratifs, ainsi que des carreaux de faïence. Gabriel Fourmaintraux (1886-1984) est le plus illustre représentant de cette dynastie. Après un passage à la manufacture de Sèvres (1902), il reprend la faïencerie familiale et développe les collections, en proposant une multitude de boîtes, vases, sujets, encriers et autres objets de style art Déco, puis des objets publicitaires. La faïencerie atteint alors à son apogée, et c’est dans ces conditions favorables que les ateliers accueillent d’autres créateurs à l’instar de Vicente Gil Franco et de René Delarue. Dès la fin des années 1930 et jusqu’au début des années 1950, malgré l’interruption provoquée par la Seconde guerre mondiale, Gil Franco dessine de nombreux modèles destinés à la faïencerie Fourmaintraux. Du plus simple au plus élaboré, de la petite plaque émaillée à la grande céramique, en passant par des objets du quotidien décorés, la production s’avère étendue. Grâce au Livre des formes de la faïencerie, où sont conservés les dessins préparatoires de tous les artistes, les créations de Vicente Gil Franco demeurent bien connues. D’après leur numérotation, ses dessins préparatoires semblent être antérieurs à mai 1940, même si nombre de céramiques sont réalisées après la guerre.
Suivant les quelques modèles primitifs produits vers 1928-1929, Gil Franco renoue donc avec Fourmaintraux au milieu des années 1930. A cette époque, Gabriel Fourmaintraux crée une collection sous le patronyme « Cloda Mano« , contraction heureuse des prénoms de ses enfants Claude et Françoise. De consonance sud-américaine, très à la mode dans l’ambiance Art Déco, « Cloda Mano » décline surtout des sujets animaliers, en faïences craquelées ou décorées. Gil Franco s’inscrit dans cette collection, mais en créant des figurines de la Marine boulonnaise. Les sujets se montrent assez « simplistes« , tant dans leur silhouette, quelque peu hiératique d’inspiration cubiste, que dans leurs coloris aux tons pastel, à la palette peu étendue, un tantinet fade. Deux sujets, particulièrement emblématiques, sont alors commercialisés. Un « Groupe de Boulonnaises » (trois Boulonnaises au Soleil, accolées sur une base triangulaire) et un « Couple de Porteloises » (deux matelotes groupées) constituent les deux seuls modèles proposés par l’artiste, sous les références 4909 et 4910 du Livre des formes. D’une hauteur de 20 cm, ces petits sujets, assez rudimentaires, n’expriment pas encore l’ampleur du talent créatif de Gil Franco.
En marge de ces statuettes, Vicente Gil Franco va également travailler la technique de l’aplat. De 1936 à 1939, la faïencerie Fourmaintraux commercialise de petites plaques décoratives rectangulaires, sculptées en creux, agrémentées du thème maritime. Les personnages et les groupes apparaissent sur un fond animé de vagues, accompagné de la silhouette d’un navire ou d’une mouette. Traitées dans des tons pastel, ces plaquettes explorent le folklore boulonnais : « Plaque à la Matelote » (6391), « Plaque aux Matelotes de Profil » (6392), « Plaque à la Matelote de Profil » (6393), « Plaque aux Porteloises à la Chapelle » (6406), « Plaque aux Matelots devant le Phare » (6407), « Plaque aux Matelots au Panier de Poissons » (6408), « Plaque au Matelot à la Pipe » (6409), « Plaque au Matelot au Panier » (6410), « Plaque aux Porteloises à la Procession » (6411). Ces petites plaques deviennent aussi prétexte à servir de couvercles pour deux boîtes à tabac : « Boîte à Cigarettes Boulonnaise » (6419) et « Boîte à Cigarettes Porteloise » (6420), très en vogue à l’époque. Enfin, la faïencerie demande à l’artiste de réaliser d’autres objets décoratifs à l’instar d’un « Pot Décoratif Sculpté » (4713), d’un « Cendrier Poisson » (4759), d’une « Corbeille de Fleurs » (4760), d’une « Coupe aux Chérubins » (4769) et d’un « Pot à Tabac » (4770). La Seconde guerre mondiale interrompt brutalement cette association naissante, et ces petits modèles sont alors abandonnés.
Après la guerre 39-45 et son retour à Boulogne en 1947, l’artiste reprend sa collaboration avec la faïencerie Fourmaintraux. Plus mature dans son œuvre, Gil Franco étend largement sa gamme et complexifie sa production. Il s’agit alors de revisiter les traditions et les métiers de la Marine boulonnaise. Pour ce faire, il propose des œuvres plus abouties, plus travaillées, plus stylisées et plus grandes aussi, afin de renouer avec un public plus large. Le cheminement, du dessin préparatoire à la céramique finale, semble immuable. Tout d’abord, Vicente Gil Franco réalise un premier croquis, qu’il enrichit et améliore, annote et précise, notamment pour la taille et les coloris. Ensuite, une fois satisfait, l’artiste réalise l’étape la plus importante. Il sculpture la « mère de moule« , c’est-à-dire le modèle unique qui va servir à créer le moule. C’est à partir de ce moule que le potier réalise la production de masse. Chaque céramique est ensuite « tirée » à 200, 300 ou 500 exemplaires, selon les modèles, pour répondre à la demande du grand public. Les figurines reçoivent une double signature à la base, dans la masse avec « GF » pour Gil Franco, et tamponnée à l’encre de « GF-Desvres-France » pour justifier la faïencerie Fourmaintraux. D’après le Livre des formes, on peut définir de grandes catégories dans cette production céramique.
Les sept premiers modèles s’attachent à témoigner de la dureté des métiers de la Marine boulonnaise : la « Porteloise » (4677), la « Boulonnaise » (4678), la « Matelote au Fichu » (4682), la « Matelote à la Cape » (4683), le « Couple de Matelotes avec Enfants » (4686), le « Galant et la Boulonnaise » (4694) ainsi que la « Marchande de Crevettes » (4695). Cher à l’artiste, ce thème se perpétue dans son œuvre céramique, pour ces modèles édités à 500 exemplaires chacun. Dans cette première réalisation, Fourmaintraux ne trahit pas l’artiste. Au premier regard, les grandes céramiques, de 25cm à 30cm de hauteur, impressionnent par leurs coloris chatoyants et la multitude de leurs détails. Parfaitement authentiques, les costumes demeurent finement détaillés, du bijou (boucles d’oreilles dites « milanos« ) à la coiffe (soleil boulonnais, coiffe courte ou fichu), du costume (châle à franges) en passant par l’outillage (manne, filet). Les visages semblent précocement marqués, taillés par des arêtes franches, parfois austères. Toujours travaillés en volume, les bras tombants organisent le mouvement et apportent le côté dynamique à l’ensemble. Enfin, le dos courbé de certains modèles retranscrit une vie de dur labeur où le travail manuel prend toute son ampleur. Dans cette première série de céramiques, au demeurant très féminines, Gil Franco s’évertue ainsi à témoigner son attachement et son admiration à l’endroit des gens de mer. Cette création est la plus connue de son œuvre céramique.
Plus tardives, d’autres figurines en céramique émaillée enrichissent l’œuvre. Bénéficiant de tirages moindres, généralement de 100 à 200 exemplaires, leurs tailles sont plus variables. Certaines atteignent une certaine ampleur, notamment quand elles sont nanties d’imposants équipements (filets, mannes, caisses) : « Porteuse d’Eau » (4762), « Matelote » (4763), « Matelot au Panier » (4764), autres « Matelote » (4765) et « Matelot » (4766), « Marchande de Poison » (6398), « Matelot sur le Quai » (6399), « Matelot au Filet » (6401), « Deux Matelots à la Manne » (6402), « Couple de Boulonnais » (6403) et « Couple à la Lanterne portant un Filet » (6405). Toutes ces œuvres, d’une grande qualité, demeurent néanmoins dans la lignée commerciale imposée par Fourmaintraux. Moins consensuelles, mais ô combien plus avant-gardistes, les céramiques produites à l’abbaye de Wisques montrent une plus grande ampleur de la qualité artistique de Vicente Gil Franco.
Durant l’hiver 1951-1952, Vicente Gil Franco s’installe à l’abbaye de Wisques. Fondée le 23 juillet 1889, l’abbaye Saint-Paul de Wisques se tourne rapidement vers des réalisations artistiques. L’abbé Dom Bellot (1876-1943) dirige un fameux cabinet d’architecture qui initie le style « Dom Bellotisme » (constructions associant brique polychrome et béton). En 1946, le Père Bouton crée les premiers modèles servant à la fabrication de céramiques, notamment des carreaux en céramique, décorés d’émaux peints à la main, reprenant l’histoire des Saints. Après une cuisson à 800 degrés, ces carreaux sont ensuite encadrés et vendus au public. L’atelier de poterie propose également des plats, pichets et autres objets décoratifs, à motifs plus profanes.
Dans cette abbaye, Gil Franco installe son atelier éphémère. Il y conçoit une série de 29 modèles pétris de sa main, reproduits en nombre très limité, de dix à une vingtaine d’exemplaires. Il réalise également quelques pièces uniques, témoin de l’étendue de son savoir-faire. Statuettes, groupes de personnages, plats circulaires et plaques ajourées composent sa création. Son cheminement artistique est immuable ; Gil Franco modèle la terre, au doigt et à la spatule. Puis, après une première cuisson, il pose l’émail en couleur et recuit l’ensemble. Technique difficile à appréhender, le résultat s’avère éblouissant : la couleur est intense et les irisations des surfaces éclatent aux yeux, tout en nuances. Presque cramoisie, aux reflets chatoyants, cette cohue chromatique exalte les personnages, amplifie la courbure des corps sous le poids des « attirails« , et renforce la dureté des visages striés par le labeur. Sous chaque sculpture, l’artiste signe et numérote son travail, au milieu des marques salutaires laissées par ses doigts façonneurs. Déjà, en décembre 1951, une première exposition de ces céramiques expérimentales est organisée à Lille, et un film, consacré à son séjour et à son atelier, y est projeté le 17 décembre par son réalisateur, le docteur Porichez. Datées de 1952, inspirées par le thème récurrent des traditions maritimes, ces 489 pièces se répartissent ainsi :
– 4 grandes pièces uniques (groupe de personnages) dont « Retour de Pêche« , « Procession de Notre-Dame » et deux plats.
– 5 groupes de personnages (50 exemplaires) dont « Famille Boulonnaise« , « Retour de Pêche » et « Pêcheurs Ramendant leurs Filets« .
– 6 sujets (75 exemplaires) dont « Pêcheur et son Filet« .
– 5 plats circulaires en céramique polychrome (115 exemplaires) aux décors lacustres, maritimes ou boulonnais dont « Assiette à l’Hippocampe« , « Plat aux Armes de la Ville de Boulogne-sur-mer« , « Plat au Pêcheur« , « Plat à décor d’un Couple de Pêcheurs et d’une Ancre » (diamètre de 22cm, 25 exemplaires).
– 8 plaques (circulaires, carrées ou rectangulaires) en céramique polychrome (245 exemplaires) reprenant les thèmes maritimes boulonnais typiques, dont « Plaque à décor en relief de Pêcheurs » (10 exemplaires), « Plaque circulaire à décor de Navire » (25cm de diamètre), « Plaque rectangulaire à décor en bas relief de Marin et de Matelote » (15cm x 32cm, 15 exemplaires).
Au terme de cet épisode créatif, au demeurant assez éphémère, Gil Franco continue à produire des plaques ajourées, à partir de moules anciens, notamment « Boulonnaise au Soleil au Panier de Poissons » et « Marin au Filet devant son Bateau« . Celles-ci sont montrées lors d’une exposition tenue en octobre 1956 dans le hall du journal de la Voix du Nord à Boulogne. L’artiste reprend également d’anciens modèles qu’il travaille sur une gamme de coloris inédite. De grands plats sont également présentés, comme « Neptune » et « Marin Boulonnais à l’Ancre« . Le fond de ces plats apparaît mat, le relief des sujets est accusé par un trait creux, et les couleurs tendres évoquent le pastel. Dans les dernières années de sa vie, Vicente Gil Franco témoigne ainsi de sa « joie de créer des pièces nouvelles, mais aussi la difficulté de la mise au point avant d’y parvenir« . Dès 1957, dans sa boutique nommée la « Rose des Vents« , installée rue Gustave Charpentier à Boulogne-sur-mer, l’artiste produit encore une série de plats (18 cm). Assez sobres, sur un fond blanc nacré, flanqués en leur centre d’un petit motif, personnage ou animal marin, ces plats en céramique polychrome constituent les dernières faïences proposées par Gil Franco.
Plus que tout autre artiste, Vicente Gil Franco a su rendre le sentiment de fardeau, l’angoisse et la résignation de cette population laborieuse aux visages burinés. A l’instar d’un Jules Adler, chantre du monde ouvrier, Gil Franco se montre particulièrement attaché aux drames et aux difficultés du monde maritime boulonnais. Sans tomber dans un misérabilisme trop facile, cet artiste entier, à travers ses œuvres emblématiques, devient le parfait porte-parole des gens de mer et de leurs peines. Aujourd’hui, ses œuvres céramiques sont conservées au Château-musée de Boulogne-sur-Mer, au musée « A la Belle Époque de la Faïence de Desvres« , au musée de la Céramique à Desvres (« Pêcheur Ramendant son Filet« , céramique de Wisques), au Fonds National d’Art Contemporain (FNAC), et dans de nombreuses collections privées.
Artiste prolifique et Boulonnais très apprécié de son vivant, Vicente Gil Franco s’avère davantage connu pour son œuvre peint que pour son œuvre céramique. Pourtant, du succès commercial des sujets tirés de la faïencerie Fourmaintraux, à la fertilité avant-gardiste des créations de Wisques, les céramiques de Gil Franco restent aujourd’hui d’une modernité et d’une justesse, artistique et ethnographique, impressionnantes. Plus que jamais, Vicente Gil Franco demeure l’un des meilleurs et derniers représentants de l’art populaire des traditions maritimes boulonnaises. Ses céramiques polychromes participent pleinement à cette mémoire collective.
Auteur : Yann Gobert-Sergent