Edouard Houssin (1847-1919) – statuaire de l’Ecole de Wissant

Edouard Marie Houssin est né à Douai le 13 septembre 1847, fils d’un employé de l’hôpital général de Douai. Après sa scolarité, il entame un parcours aux académies de Douai dès 1856, puis suit des cours de sculpture d’architecture et de dessin jusqu’en 1864. L’année suivante, il gagne Paris pour terminer sa formation auprès des sculpteurs François Jouffroy, puis d’Aimé Millet (1877). En 1868, il présente son premier buste à la Société des Amis des Arts de Douai.

Après la guerre de 1870, il est nommé professeur aux académies de Douai et s’installe à Paris. Après vingt ans de carrière, il est nommé professeur de modelage à la Manufacture nationale de Sèvres (1894). En 1890, il découvre Wissant et son village de pêcheurs pittoresque grâce au couple Demont-Breton. En août 1891, il achète un premier terrain pour y établir un atelier provisoire, puis le 23 août 1892, il acquiert une fermette au lieu-dit le Vrimetz où il installe son dernier atelier. Adrien Demont en parle avec émotion dans ses mémoires en 1927 : « Notre ami le statuaire Edouard Houssin, né aussi à Douai, s’installa à peu près en même temps que Mlle Valentine Pèpe avec sa charmante famille, au Vrimetz, hameau attenant à Wissant, où il se fit un atelier. Houssin avait déjà fait mon buste et ceux de Virginie et de mon beau-père Jules Breton. Il fit aussi ceux de nos trois enfants Louise, Adrienne, Eliane. Ceux de Louise et d’Adrienne ont été édités avec notre autorisation par la manufacture de Sèvres en grandeur nature et en réduction. Ils ont fait partie d’un cadeau que la France faisait au roi d’Angleterre Edouard VII. Ils sont désignés au catalogue de Sèvres sous ce titre : les enfants de Houssin. »

En 1893, Edouard Houssin présente un buste en bronze de Virginie Demont-Breton à la fameuse Exposition Internationale d’Art de Chicago. L’année suivante, il est nommé professeur de modelage à la Manufacture nationale de Sèvres jusqu’à son décès. En 1895, Fernand Lefranc écrit dans La Revue du Nord : « Ses bustes, tous d’une exactitude irréprochable et admirablement enlevés, ne comptent plus. »

En 1903, le sculpteur réalise Le bateau de sauvetage, une œuvre monumentale en bronze de 300 kilos, qu’il présente au Salon des Artistes français à Paris. Conservé au musée de la Chartreuse à Douai, ce groupe figure des marins wissantais au travail pour lancer un navire de sauvetage en mer.

Plusieurs monuments et statues dans le nord de la France au Salon, on remarque de nombreux bustes, souvent en bronze. Edouard Houssin a également produit des séries en biscuit de Sèvres et en bronze avec diverses patines :

– Enfant à la panthère, groupe (1881)

– Esmeralda, statuette (1883)

– Phaeton, statue, 240cm, (1889), dans un jardin public de Briançon

– Jules Breton, buste en plâtre patiné. La terre cuite est conservée au musée d’Arras (1893)

– Le Bateau de sauvetage, haut-relief (1904)

– Homme lançant une pierre, musée de Douai

– L’Amour piqué par une abeille, musée de Douai

– Léda, musée de la Rochelle

Œuvres en fonte de fer, par les fonderies Salin :

– Deux pages

– Saint Ignace de Loyola

Durant sa carrière, Edouard Houssin reçoit plusieurs mentions honorables (1879, 1881, 1883, 1885) ainsi que des médailles (troisième classe en 1887, deuxième en 1889) dont deux en bronze lors des Expositions Universelles de 1889 et 1900 à Paris.

En marge des expositions parisiennes, Edouard Houssin expose beaucoup dans les salons du Nord, à Douai de 1868 à 1910, essentiellement des groupes en bronze, des bustes, des plaques et des portraits (bronze, plâtre, biscuit de Sèvres, grès flambé) Il produit les bustes des filles Demont-Breton, Adrienne et Louise, en 1893, puis la dernière fille Eliane en 1908. Jules Breton et sa femme, ainsi que le couple Adrien et Virginie Demont-Breton, seront également immortalisés par son œuvre.

Edouard Houssin meurt le 15 mai 1919 à Paris. Certaines de ses œuvres ont disparu durant la Seconde guerre mondiale, fondues pour la plupart par l’ennemi.

Auteur : Yann Gobert-Sergent