François Joseph Alexandre Houzé est né le 18 octobre 1837 à Tournai en Belgique. Dans son pays, il suit les cours de Joseph Stallaert. Il intègre ensuite l’École des Beaux-Arts à Lille où il reçoit les conseils d’Alphonse Colas, avant de devenir peintre décorateur à Arras.
Après avoir fait ses premières études aux académies de Lille, où il obtint toutes les premières récompenses, Alexandre Houzé exécute en 1857 une copie du tableau de Louis Gallet, représentant Les derniers honneurs rendus au comte d’Aigremont. Cette commande lui rapporte alors la belle somme de 300 francs. Avec cet argent, le jeune artiste tente fortune à Paris. Il raconte : « A 20 ans, et 500 francs dans ma poche, grisé par quelques succès, je croyais mon avenir assuré. Hélas! ce n’était que désillusions qui m’attendaient dans la Capitale… » En effet, il commence sa carrière en entrant chez un décorateur où il gagne deux francs par jour. Découragé, il renonce à la lutte, et revient travailler à Lille où il fait bien vite apprécier ses remarquables qualités. Il s’y installe définitivement.
Il vient faire des tableaux à Calais à plusieurs reprises. C’est à cette époque, pendant ses pérégrinations à travers les sites Artésiens, qu’il découvre, en compagnie d’Adrien Demont, le délicieux pays de Wissant.
Pendant 25 ans, il exposa régulièrement au Salon des Artistes français. Il se crée une place toute particulière parmi les peintres de la région. Aussi, est-il justement appelé par ses nombreux amis le « Corot du Nord ». La saveur qui se dégage de ses œuvres est d’une exquise poésie, et d’une véritable sincérité.
Au Salon de Paris de 1879, Houzé présente une première œuvre montrant Wissant qu’il intitule Une ferme à Herlen. Dès 1883, il rejoint le couple Demont-Breton à Wissant, puis participe au groupe de ces artistes, Fernand Stiévenart, Félix Planquette, Georges Maroniez, … Il produit alors des œuvres marines ou champêtres de cette région, de nombreuses études d’après nature, réalisées d’une touche délicate et fine, dans des tons sobres et subtils.
Au salon, Alexandre Houzé expose : Le Pont de Canteleur – Le Portel – Le lever du matin à Allain (Musée de Lille) – Lever sur l’Escaut (Musée de Lille) – Les bords du Gave (Lourdes) – Vue de Place – Le Pont Loyes à Allain (effet d’orage) – Les moulons en plaine – Les dunes de Wissant – Le village d’Allain (effet de soleil) – Atelier de Monsieur Demont-Breton à Wissant – Derniers rayons de soleil – Route de la Corniche (vue de Nice) – Le cap Saint Jean (Nice) – Villefranche – Une nature morte – Le faisan – Une route à Tournai (effet de soleil) – La chaumière (effet du matin) – La chaumière (effet du soir). Parfois, sa palette, toujours solide, se transforme : c’est une mystérieuse gamme de tons largement brossés dans des gris d’une excessive finesse. Puis, ce sont d’autres conceptions où l’artiste se transforme dans de chatoyantes teintes.
Très imprégné par son métier, Alexandre Houzé laisse le souvenir d’un peintre investi, dès l’aurore, à parcourir le village et ses alentours, la mer et l’estran, à la recherche de dunes ou de champs à fixer sur la toile. Durant sa carrière, il participe régulièrement au Salon de Paris, avec notamment des vues de la Côte d’Opale dont Marée basse à Wissant en 1881, Le Port de Calais en 1890 et La Deûle l’année suivante, Coucher du Soleil à Wissant en 1900. Membre fondateur de la Société des Artistes Lillois avec Pharaon de Winter (1890), il y expose sans discontinuités jusqu’en 1907. Un an après sa mort, une rétrospective de ses œuvres est organisée lors de la 22ème Exposition des Artistes Lillois en 1909. Veuf d’Anne Wells, Alexandre Houzé meurt le 29 novembre 1908 à Lille, et il est enterré au cimetière de l’Est de la commune deux jours plus tard.
Alexandre Houzé est surtout représenté au musée de Tournai. Cependant, Matin à Allain et Tournai le matin sont conservés au Palais des Beaux-Arts de Lille.
Auteur : Yann Gobert-Sergent