Née le 1er septembre 1884 à Ballarat et décédée le 3 août 1961 à Delegate, Hilda Rix Nicholas est une peintre et dessinatrice australienne. Elle suit une formation artistique entre 1902 et 1905 sous la tutelle du prestigieux peintre impressionniste australien Frederick McCubbin, à la National Gallery of Victoria Art School. Elle rejoint ensuite les rangs des premières artistes membres de la Melbourne Society of Women Painters and Sculptors. Après le décès de son père en 1907, elle se rend en Europe en compagnie de sa sœur Elsie et de sa mère, poursuivant ses études artistiques à Londres puis à Paris. Parmi ses professeurs notables figure Théophile Alexandre Steinlen.
Son père, Henry Rix, envisage d’emmener sa famille avec lui et prévoit d’étudier les réformes de l’éducation britannique lors de ce voyage. Il achète des billets de première classe, fixant la date du voyage en 1906. Cependant, la santé fragile et la charge de travail accablante d’Henry entraînent sa mort subite. Sa veuve sollicite une pension qui lui est refusée, arguant que Henry, décédé à l’âge de 58 ans, est considéré comme trop jeune. Malgré ce revers, la famille, déterminée à poursuivre le projet de voyage, doit réorganiser ses affaires. Au début de 1907, grâce à un héritage, à la mise en location de la maison familiale et à la vente d’œuvres de la mère et de la fille, ainsi qu’à l’échange des billets de première classe contre des couchettes de deuxième classe, elle parvient à réaliser son objectif et met le cap sur l’Angleterre.
Puis, elle décide de partir en France, attirée par l’émulation artistique parisienne. Avant qu’elle ne parte, le peintre Arthur Streeton conseille à Hilda Rix d’étudier auprès de plusieurs maîtres. À l’automne de 1907, Hilda Rix quitte l’Angleterre pour s’établir à Paris, à Montparnasse, en compagnie de sa sœur et de sa mère. Là-bas, elle fait la rencontre de l’artiste australien E. Phillips Fox et pratique le dessin dans le jardin du Luxembourg, où Ethel Carrick exerce également. Sur les traces de Béatrice How, elle intègre l’Académie d’Auguste Joseph Delécluse (1855-1928). Elle trouve ses conseils sur le dessin d’après nature particulièrement précieux. L’année suivante, elle bénéficie des enseignements de l’impressionniste américain Richard Miller. Sous sa tutelle, elle développe l’utilisation d’une palette de couleurs relativement vive, même si le résultat n’est pas toujours naturaliste. Persévérant dans l’acquisition de nouvelles compétences, elle poursuit ses études à l’Académie de la Grande Chaumière, notamment avec l’illustrateur d’origine suisse Théophile Alexandre Steinlen.
En 1908, l’artiste entreprend un voyage en France et en Italie, puis elle intègre la Colonie d’artistes d’Étaples. Elle y côtoie Jules Adler, qui manifeste un vif intérêt pour son travail, ainsi que de nombreux Australiens tels que Rupert Bunny, James Peter Quinn, Edward Cairns Officer et Iso Rae. Elle y passe plusieurs étés consécutifs, se consacrant principalement à la peinture de sujets ruraux pris à Étaples tels que « Marché de fruits » (1910), « Procession à Étaples » (1913), et « Grand mère » (1914).
Cette période enchantée, oscillant entre l’Occident et l’Orient, entre Paris, Tanger et Étaples, prend brusquement fin lorsque Elsie et Elizabeth succombent simultanément du typhus en 1914. Profondément affligée, Hilda se réfugie dans sa peinture et dans sa récente union avec le major George Matson Nicholas. Cependant, ce bonheur est éphémère, car il est appelé au front où il perd la vie. Cette période sombre dans la vie d’Hilda Rix marque un tournant majeur dans son œuvre : dévastée par le chagrin, elle rentre en Australie en 1918. Elle se tourne alors vers la représentation de son pays natal, capturant les grands paysages sauvages du bush australien.
Auteur : Yann Gobert-Sergent